A propos de Léonor FINI

Eleonor FINI, dite Leonor Fini, naît en 1908 à Buenos Aires en Argentine. Elle passe les 6 premières années de sa vie en Italie où sa mère fuit et la déguise en garçon, pour échapper à son mari, homme d’affaire argentin tyrannique. Leonor Fini grandit dans une Europe bouleversée par les guerres et passe une partie de son adolescence à étudier les corps dans une morgue locale; expérience qui donnera à son art un style très personnel, reconnaissable entre mille.

Femme d’une grande beauté, complexe et mystérieuse, elle est sans contestes avant gardiste : brièvement mariée à Federico Veneziano, elle assume sa liberté sexuelle et sa bisexualité, dédaigne les misogynes, et refuse les représentations de femmes fragiles et sensuelles. Le comportement paternel et la traque des nombreux détectives privés qu’il a engagés pour l’enlever, auxquels sa mère a réussi à échapper, ont indiscutablement marqué sa vie. Dans son oeuvre, les femmes sont plutôt proches des déesses de la mythologie grecque. Elles sont peut-être le reflet de la desexualisation qu’ont engendrée ces allers retours entre fille et garçon, qui l’ont sauvée des nombreuses tentatives d’enlèvement de son père tout puissant.

Elle commence à peindre à 15 ans et tient sa première exposition personnelle en 1929 à Milan.

Elle expose à Paris, New York (« Fantastic Art, Dada, Surrealism », 1936), Bruxelles, Rome, Londres (Burlington Gallery, 1936), …

Elle est également graveuse et lithographe française, crée des décors et des costumes de théâtre, illustre des ouvrages (« La Tempête » de Shakespeare, « Juliette » de Sade, « Les Fleurs du Mal » de Baudelaire, Paul Verlaine, Gérard de Nerval, Edgar Allan Poe…) et s’essaie à l’écriture.

Elle fréquente Henri Cartier-Bresson, André Pieyre de Mandiargues, Georges Bataille, Max Jacob, Paul Eluard, Max Ernst et Salvador Dali.

Autodidacte, elle s’inspire du mouvement surréaliste, mais souhaite conserver son indépendance artistique et ne le rejoint jamais vraiment. Elle déclare « Je peins ce qui n’existe pas et ce que je voudrais voir ».

Elle inspire Cocteau, Moravia, Max Ernst ,Paul Eluard, Giorgio de Chirico, Mario Praz, Yves Bonnefoy, Constantin Jelenski, Jean-Claude Dedieu et bien d’autres qui lui ont consacrée des textes.

Elle décède à Paris en 1996.